Quand on évoque le mot « tapisserie », le nom Aubusson n’est jamais loin ! Mais combien de personnes savent pourquoi cette ville de Creuse fut le lieu idéal pour développer ce savoir-faire désormais reconnu par l’UNESCO.
Grâce à l’eau de la Creuse et aux moutons !
Sans matière première difficile de concevoir l’implantation d’une industrie liée à la tapisserie dans le sud de la Creuse. Ici tout est disponible sur place : les moutons dont la laine de qualité était facilement transformable en laine et l’eau de la Creuse. Cette rivière a permis aux filatures d’utiliser sa force motrice et sa pureté pour créer des laines colorées de grande qualité, c’est d’ailleurs toujours le cas de la filature Terrade de Felletin.
Grâce aux seigneurs
Louis Ier de Bourbon fut bien inspiré d’épouser Marie de Hainaut qui fit venir dans sa suite des lissiers flamands. Ces ouvriers seraient à l’origine de l’importation en Creuse de la technique de la basse-lisse qui au fil des siècles sera transmise ainsi que l’ensemble du savoir-faire. Ce dernier est aujourd’hui reconnu comme patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Louis XIV et son ministre Colbert désigneront il y a 350 ans Aubusson comme Manufacture Royale. Conservant la traditions d’ateliers familiaux, toutes ces entreprises obtiendront des commandes du Roi Soleil et de sa Cour.
Grâce au talent des artistes
Un projet d’envergure porté par la Cité Internationale de la Tapisserie permet depuis quelques années de diversifier la clientèle des ateliers aubussonnais et d’ancrer la tapisserie dans une démarche artistique contemporaine. Chaque année le lauréat de l’appel à projet remporte un prix lui permettant de faire tisser son oeuvre dans un atelier creusois. Les créations issues de cette production rejoignent le fonds des collections contemporaines de la Cité. A voir absolument : la peau de licorne de Nicolas Buffe, un vrai coup de coeur !